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LES CHÂTEAUX DE LOUIS II

 Le roi Louis II de Bavière

Le roi Louis II de Bavière (1845-1886), fils du roi Maximilien II (1811-1864), fut couronné en 1864 à l'âge de dix-huit ans. Sa façon exceptionnelle de vivre, sa pratique passionnée pour la construction, ont fait de ce monarque beau et solitaire « un roi de légende ». Les drames musicaux de Richard Wagner l'ont enchanté dès sa jeunesse. Depuis une représentation du « Lohengrin » au théâtre royal, Louis II était devenu un admirateur passionné du compositeur, dont il resta pour longtemps le mécène. Inspiré par l'idée de l'absolutisme, déçu par les problèmes du gouvernement, Louis II s'est retiré de plus en plus de Munich, sa capitale mal-aimée, et de l'ennui quotidien dans le « crépuscule des dieux dans la solitude de la montagne majestueuse », comme il écrivit lui même. Ici, il inventa ses paradis artificiels, qu'il peuplait de ses idées originales. Ainsi, il devint le créateur des châteaux de rêve Neuschwanstein, Linderhof et Herrenchiemsee. Sans cesse, Louis II inventa de nouveaux lieux de scène. Sans arrêt, jusqu'à sa mort tragique dans le lac de Starnberg le 13 juin 1886, il chercha l'illusion parfaite. Ses châteaux royaux, les chef-d'œuvres de la mise en scène artificielle du passé, sont aujourd'hui plus passionnantes que jamais.

 

 Neuschwanstein

[100 km SSO via Landsberg - 66 km O de Garmisch]

Au dessus de l'Alpsee et des gorges du Pöllat, Louis II a fait construire ce château entre 1869 et 1886 : fier, élancé, avec des tours pointues et des créneaux, un rêve en pierre. Les plans et les vues furent dessinés par Eduard Riedel et les peintres de scène Christian Jank et Georg Dollmann. Le 13 mai 1868, le roi âgé de 23 ans écrivit à Richard Wagner : « J'ai l'intention de faire reconstruire la ruine Hohenschwangau près des gorges du Pöllat dans le style des vieux châteaux-forts. L'endroit est un des plus beaux qui soient... »

Le château fut réalisé dans le style romantique et s'inspire de l'exemple de la Wartbourg (die Wartburg)¹, qui est le lieu de scène de la légende du Tannhäuser. Le château de Neuschwanstein, qui rappelle le monde des drames de Richard Wagner, est aujourd'hui le modèle d'un château médiéval romantique. Lohengrin et Tannhäuser, le concours des troubadours, Parcifal et le Graal, tous les mythes et les héros médiévaux sont ressuscités d'une manière inimitable.

Le 9 juin 1886, une commission d'État était en route pour Hohenschwangau afin de mettre le roi sous tutelle. Trois jours plus tard, Louis II fit son dernier voyage de Neuschwanstein au château de Berg. Il est mort le 13 juin 1886 dans des circonstances mystérieuses, dans le lac de Starnberg.

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¹ Château-fort situé à Eisenach en Thuringe.

 

 Hohenschwangau

Hohenschwangau, château pittoresque situé sur une colline boisée entre l'Alpsee et le Schwansee (lac du Cygne), est un ancien château-fort, qui appartenait à des chevaliers de Schwangau.

Le roi Maximilien II, le père de Louis II, a acheté la ruine en 1832 et la fit reconstruire par l'architecte et peintre de scène Domenico Quaglio dans un style romantique médiéval. Louis II a passé une grande partie de son enfance et de sa jeunesse à Hohenschwangau. Au travers des peintures murales de Michael Neher et de Lorenzo Quaglio, il a fait la connaissance des légendes du chevalier Lohengrin et de son cygne. Puisque le mot allemand pour cygne est « Schwan », cette légende était pour lui liée à l'histoire des chevaliers de Schwangau. Au premier étage se trouvait l'appartement de la reine Marie, la mère de Louis II.

 

 Linderhof

[106 km via Landsberg, Oberammergau et Ettal - 25 km de Garmisch]

Au milieu d'un paysage de montagnes austères, dans la solitude de la vallée du Graswang, Louis II a fait construire le château de Linderhof. Il en a été inspiré par une visite à Versailles en 1867. Il a acheté le terrain de Linderhof en 1869. Son père y possédait déjà en petit chalet de chasse. Le roi misanthrope fit dresser ce monument sous la direction de son architecte G. Dollmann. Ce château n'était pas un palais représentatif, mais un endroit de retraite. Linderhof est le seul château de Louis II qui fut terminé de son vivant. Jusqu'à sa mort tragique dans le lac de Starnberg le 13 juin 1886, c'était son lieu de séjour préféré.

Le vestibule

À travers un portail flanqué d'Hermès vous accédez au vestibule. Des colonnes en marbre rouge se dressent jusqu'au plafond. Une statue équestre de Louis XIV domine la pièce. Dans l'auréole au dessus du roi soleil est inscrit la devise des Bourbons : Nec pluribus impar (≈ « À nul autre pareil ») — un hommage du roi Louis II à la maison Bourbon.

Les relations personnelles n'étaient pas l'élément essentiel de cette vénération de la ligne Bourbon, même si Louis XVI avait été le parrain de Louis 1er de Bavière, le grand-père de Louis II. Il s'agissait plutôt d'une vénération particulière du monarque Louis XIV, roi soleil, l'incarnation du roi absolu et souverain. Louis II se voyait toujours comme son successeur intellectuel.

 

 Schachen

La maison royale de Schachen (das Königshaus am Schachen) est un « château de chasse » situé dans la montagne du Wetterstein, à une hauteur de 1 800 m, à 6,5 km au sud de Garmisch-Partenkirchen. Elle fut réalisée en 1870 par Georg Schneider. L'intérieur de cette construction modeste en bois surprend par son impression fantastique de style oriental. Le roi s'était inspiré des palais turcs du Bosphore.

 

 Herrenchiemsee – Musée Louis II

Dans le paysage attrayant des préalpes, à 80 km de Munich, le roi Louis II fit construire d'après une réalisation personnelle le château de Herrenchiemsee sur une île d'une surface de 230 hectares. Herrenchiemsee est le dernier et en même temps son projet de construction le plus onéreux. Un idéal enthousiaste, la passion de construire et le désir de la solitude ont décidé le monarque à acheter l'île « Herrenwörth » en 1873.

C'est ici où son nouveau « château de Versailles » devait prendre naissance. En 1867 et 1874 lors de deux voyages à Paris, Louis II avait étudié en détail les édifices du « roi Soleil ». Avec le château de Herrenchiemsee, il voulait construire un monument en l'honneur de la royauté absolue. Il écrivait dans ses plans que le château devait devenir un temple de gloire où le monarque voulait célébrer le souvenir du roi Louis XIV. La première pierre fut posée le 21 mai 1878.

L'architecte Georg Dollmann était le même que celui du château de Linderhof. Trois ans plus tard, la construction du gros-œuvre, prévue à une grande dimension, était terminé. En 1884, Louis II inaugura de nuit le château et le parc éclairés par des projecteurs électriques. Le monarque habita juste une fois, pendant neuf jours, à l'automne 1885 dans « son Versailles ».

 

MUSÉE LOUIS II — Quarante ans après la mort du roi, le Musée Louis II ouvrit ses portes à Herrenchiemsee. Après fermeture pour de nouveaux aménagements, il fut réouvert au public en 1987. Il est consacré aux différentes phases de la vie de Louis II, depuis sa naissance jusqu’à sa mort tragique prématurée. De nombreux souvenirs rappellent la vie et l'œuvre du roi légendaire : sont ainsi réunis ici un grand nombre d'objets précieux de la succession, des documents et des ustensiles personnels, des photographies et des tableaux, la robe de baptême, le masque mortuaire, mais aussi des partitions originales et des tableaux de scène de quelques opéras de Richard Wagner. La collection comprend des éléments venant de l'appartement royal de la Résidence à Munich, entre autres le trône pompeux de la salle des audiences, aménagées entre 1867 et 1869. Les ébauches du trône viennent de Franz Seitz.

L'ANCIENNE CHAMBRE À COUCHER DU CHÂTEAU DE LINDERHOF — L'aménagement de l'ancienne chambre à coucher de Linderhof fut conservé grâce à d'heureuses circonstances. Des décorations dans les styles rococo français et bavarois s'entremêlent adroitement à la mode de l'époque. Des amours dorés au pied du lit tiennent un ornement de rocailles et d'acanthe.

 

 La Résidence – Munich

La Résidence (ou palais de la Résidence) était le château des ducs, princes électeurs et rois de Bavière, au cœur de Munich.

En 1385, les Wittelsbach commencèrent la construction d'une nouvelle résidence qui avec le temps devint un complexe de plus en plus vaste. La plus grande partie des travaux fut entreprise à l'époque de la Renaissance (Antiquarium, Kaiserhof, façade sur la Residenzstrasse) et du classicisme (Königsbau). Aujourd'hui, ce lieu est un musée qui, avec ses 130 salles, donnent un aperçu de cinq siècles d'habitat princier. Outre le trésor, il reçoit une collection d'art égyptien et de monnaies.

La galerie des Ancêtres des Wittelsbach et les salles d'apparat sont richement décorées. L'Antiquarium, partie la plus ancienne du palais (1570), impressionne par sa voûte peinte de fresques et ses bustes antiques. Les salles des porcelaines et la chambre des Reliques renferment des chefs-d'oeuvre et des joyaux. Voir aussi les salles de l'argenterie et les chambres de pierre revêtues de marbre et de stuc qui débordent de magnificence comme la salle impériale.

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